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Pologne renforçait ces deux puissances qui étaient nos ennemies, et le principal engagement que Sigismond prit avec Zamoïsky, fut de s’armer avec son père, le roi Jean, contre la Russie, et de s’emparer de Moscou (88), ou au moins de Smolensk et de Pskoff, tandis que la flotte Suédoise se rendrait maitresse du port Saint-Nicolas, sur la Dvina, afin de détruire notre commerce maritime. L’esprit de Bathori semblait encore vivre dans Zamoisky pour nous menacer, ce qui faisait désirer d’autant plus à Fédor de s’unir aux vues et au système politique de l’Autriche.

Relations avec l’Autriche et la Tauride. Depuis 1587 jusqu’à 1590, nous envoyâmes courrier sur courrier à Vienne (89), conjurant l’Empereur d’employer tous les moyens pour faire obtenir la couronne de Pologne à Maximilien, sinon par l’élection au moins par la force. Nous lui promettions de l’argent pour l’armement, et nous l’assurions qu’il nous serait plus agréable de céder ce royaume à l’Autriche que de le réunir à la Russie. Nous lui faisions le tableau du bonheur et de la tranquillité qui régneraient alors dans l’Europe septentrionale, et qui lui procureraient les