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sûreté. Par le choix de Fédor nous nous réconcilions avec un ennemi puissant, et nous trouvons en lui un défenseur contre une autre puissance ennemie non moins redoutable, la Turquie. Le Sultan nous défend de faire monter Fédor sur le trône ; mais doit-on l’écouter ? Ne devrait-on pas justement faire le contraire de ce qu’il désire ? Quant à ce qui regarde la religion, Fédor est baptisé au nom de la Sainte Trinité ; et nous savons qu’il y a une église grecque à Rome ; par conséquent le Pape ne condamne pas cette religion, et il permettra sans doute au Tsar de la garder, en lui imposant peut-être quelques conditions. Fédor a généreusement donné la liberté à nos prisonniers ; il a rendu la tranquillité à ses propres États ; deux fois il a vaincu le Khan. Ami de la paix, il a le désir de réunir deux puissances dont la haine mutuelle a causé tant de calamités, et, quoique Souverain absolu, il veut régner au nom de la loi sur des hommes libres. Où voyez-vous donc la faiblesse de son esprit ? N’est-il pas plutôt un monarque humain et sage ? Et