songe à mettre à jamais fin à cette calamité, et vous, sans y avoir égard, vous pesez l’or de l’Espagne et de l’Autriche. Qu’il en soit ce que vous voudrez ; et si vous préférez l’argent au repos de la chrétienté, apprenez que le Tsar ne veut point être marchand, et qu’il ne veut acheter ni des partisans, ni votre Couronne ; qu’il ne veut point entretenir la cupidité d’hommes insensibles au bien de la patrie, et les armer les uns contre les autres dans leurs dissentions tumultueuses à la Diète, car il n’aime ni les querelles, ni l’anarchie ».
Cette fermeté produisit un grand effet sur les Députés : ils se levèrent, se concertèrent secrètement pendant quelques minutes, et enfin ils annoncèrent avec mécontentement aux Ambassadeurs, que Fédor ne monterait pas sur le trône de Jagellon ; et lorsque Godounoff et Troëkouroff leur proposèrent de différer l’élection et d’envoyer des dignitaires à Moscou, pour avoir de nouvelles explications avec le Tsar, le cardinal Radzivil et d’autres Députés répondirent : « Ce que vous proposez est une dérision. Nous nous som-