Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvoir monarchique, indivisible et puissant. Heureusement pour la Russie, Fédor, redoutant ce même pouvoir comme une tentation qui compromettait le salut de son âme, confia les rênes du gouvernement à une main habile ; et ce règne, sans être exempt d’iniquités, et quoique terni par le crime le plus horrible, parut aux contemporains comme un bienfait de Dieu ; ils se crurent ramenés à l’âge d’or, Ivan avait cessé de régner.

Membre du Conseil suprême. La nouvelle Pentarchie, ou Conseil suprême, établie par Ivan au moment de sa mort, et composée de cinq grands de l’État, était généralement un objet d’attention, d’espérance et de crainte. Le prince Mstislafsky n’était distingué que par l’illustration de sa naissance et de son rang ; il était le plus ancien des Boyards et des Voïévodes. Nikita Romanovitche Iourieff était respecté, comme frère d’Anastasie et oncle du souverain ; on l’aimait à cause de sa probité que la calomnie même n’avait osé attaquer dans ces tems homicides. On révérait dans le prince Schouisky l’éclat de ses grands talens militaires et la fermeté de son caractère. Mais Belsky, souple et rusé,