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chands de Moscou, qui avaient trempé dans le complot contre Irène, Fédor Nagoï et six de ses compagnons eurent la tête tranchée sur la place publique. Jusque-là, le Métropolitain avait été épargné ; mais il ne voulut pas être le témoin pusillanime de cette persécution, et plein d’un généreux courage, en présence de Fédor, il nomma publiquement Godounoff calomniateur et tyran, en attestant que les Schouisky et leurs amis ne périssaient que pour avoir voulu sauver la Russie de l’ambition démesurée de Boris. Varlaam, archevêque de Khoutinsk, accusa le régent avec la même audace ; il le menaçait de la vengeance céleste, et, sans redouter celle des hommes, il accusa Fédor de faiblesse et d’aveuglement. On déposa Dionisi et Varlaam, à ce qu’il parait sans aucun jugement ; le premier fut renfermé dans le couvent de Khoutinsk, le second dans celui de Saint-Antoine à Novgorod, et l’on consacra Métropolitain, Job, archevêque de Rostoff. Craignant les hommes, mais ayant perdu toute crainte de Dieu, le Régent, à ce qu’assurent les Annalistes, ordonna d’étrangler dans leur prison