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la future épouse ; c’était la sœur du prince Fédor Mstislafsky, dont le père, renversé par Godounoff, était mort dans le couvent de Saint-Cyrille. On écrivit une supplique, et on s’engagea par serment à la soutenir. Mais Boris avait un grand nombre de créatures et d’espions, il découvrit encore à temps ce complot si terrible pour lui, et se conduisit en apparence avec une rare générosité. Sans montrer de colère, sans faire de reproches au Métropolitain, il essaya de toucher sa conscience ; il lui représenta que le divorce était illégal ; que Fédor pouvait encore avoir des enfans d’Irène, qu’elle était à la fleur de l’âge, et brillante de beauté et de vertus : dans tous les cas, ajouta-t-il, le trône ne serait pas vacant, puisque le tsarévitche Dmitri était en vie et en parfaite santé. Trompé peut-être par cette modération, Dionisi s’excusa, chercha à excuser aussi ses complices, alléguant leur amour craintif et zélé pour la tranquillité de la Russie, et donna sa parole, en son nom et au leur, de ne plus songer à séparer de tendres époux. Godounoff, en promettant de ne tirer vengeance, ni des auteurs ni des com-