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droit, sinon de proposer, au moins d’approuver ou de confirmer les lois civiles (74), et avec celui de donner des conseils au Tsar et aux Boyards, et de leur expliquer les lois divines pour le bonheur des hommes, sur la terre, ces hiérarques prenaient part au gouvernement, chacun dans la mesure de ces propres talens, et selon le caractère des souverains. Cette autorité fut faible sous Ivan III et sous Basile, plus grande pendant l’enfance et la jeunesse d’Ivan IV, et réduite à presque rien durant l’époque de sa tyrannie. Sous un prince tel que Fédor, si faible d’esprit et de caractère, s’occupant avec plus de zèle de l’Église que de l’Empire, et préférant la société des moines à celle des Boyards, on sent quelle prépondérance, dans les affaires politiques, aurait pu obtenir un Métropolitain ambitieux, plein de talent et d’éloquence, (car tel était Dionisi, surnommé le savant grammairien (75)), si Godounoff n’y avait opposé son autorité sans bornes : ce n’était point pour la céder à des moines qu’il l’avait recherchée ; il hanorait le Clergé, comme les Boyards, seulement par des marques de con-