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brisèrent avec bruit, et l’artillerie fut engloutie dans le fleuve : un grand nombre d’hommes périrent dans cette occasion. Le monarque resta trois jours dans l’île, espérant que le froid rétablirait les chemins et les communications ; mais enfin, comme effrayé de ce funeste présage, il retourna à Moscou. Cependant il laissa le commandement de l’armée au prince Dmitri Belzky, avec l’ordre de marcher contre Kazan, plutôt pour affaiblir sa puissance que pour la soumettre entièrement. Le tzar Schig-Alei et d’autres chefs se portaient de Métchéra à l’embouchure de la Tzivila, où ils se réunirent à Belzky. Safa-Ghireï, qui les attendait dans les plaines d’Arsk, fut complétement battu par l’avant-garde du prince Mikoulinsky ; celui-ci le chassa jusque dans la ville et lui fit plusieurs prisonniers de marque. Pour se venger de leur défaite, les Tatars dévastaient les villages de Golitz ; mais Yakoflef, voïévode de Kostroma, détruisit ces bandes de brigands et tua leur chef sur les bords de la petite rivière d’Égofka.

Trêve avec la Lithuanie. Jean, que ces légers succès ne pouvaient satisfaire, se préparait à une entreprise décisive ; pour la faire réussir il était essentiel de rester en paix avec la Lithuanie. Auguste, successeur de Sigismond, plus occupé de ses amours que