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l’exemple des laïques, de former, par l’étude, de dignes serviteurs des autels, d’établir les règles de décence à faire observer dans les temples du Seigneur, d’extirper des monastères, les vices qui devenaient sujets de scandale ; enfin, de purifier la chrétienté russe de tout ce qu’elle avait conservé des anciennes pratiques païennes. En un mot, Jean désigna lui-même les objets plus ou moins dignes de fixer l’attention de ce concile, dont l’un des plus utiles résultats fut l’établissement, à Moscou et dans les autres villes, d’écoles publiques, où des religieux et des diacres, connus par leur esprit et leurs bonnes qualités, enseignaient à lire aux enfans et les instruisaient des devoirs de la religion. Une pareille institution était d’autant plus nécessaire, qu’à cette époque, beaucoup de prêtres russes, connaissant à peine l’alphabet, récitaient de mémoire les prières et tout le service divin. Afin de mieux graver dans les cœurs les vrais principes de la religion, les pères du concile prirent les mesures convenables pour mettre un frein à la superstition, à des actes de dévotion déplacée. Il fut défendu de bâtir de nouvelles églises par ostentation et sans nécessité, et cette décision fut appliquée aux fainéans vagabonds, à qui l’on ne permit plus d’établir des hermitages dans les forêts ou dans les déserts. Par ordre du