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qui résultent toujours de la sagesse ou des erreurs de l’autorité, des bonnes ou mauvaises coutumes des peuples ; il retraça avec sentiment les malheurs dont la Russie, devenue veuve, avait été accablée lorsqu’il était encore enfant, et qu’innocent d’abord il était tombé ensuite dans la corruption du vice ; il rappela la déplorable fin de ses oncles, le désordre des seigneurs dont les mauvais exemples avaient perverti son naturel, en renouvelant néanmoins l’assurance qu’il couvrait le passé du voile de l’oubli. Il parla ensuite des désastres causés par l’embrasement de la capitale et de l’émeute populaire qui en avait été la suite. « Dans ce moment, ajouta-t-il, mon âme fut saisie de terreur ; un tremblement soudain s’empara de moi, mon esprit s’adoucit et l’attendrissement pénétra dans mon cœur. Maintenant que j’ai autant d’horreur pour le vice que d’amour pour la vertu, c’est de votre zèle que je réclame des instructions. Ô vous, pasteurs chrétiens, guides sacrés des princes et des grands, dignes représentans de l’église ! ne m’épargnez pas dans mes erreurs ; reprochez-moi courageusement mes faiblesses, et faites tonner la parole de Dieu afin que mon âme conserve sa pureté. » Ayant annoncé ensuite l’intention bienfaisante de con-