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sentant de nouveau un système complet de nos anciennes lois. Il mérite une explication détaillée, et nous la donnerons dans un chapitre particulier où nous parlerons de la situation générale de la Russie à cette époque. Nous nous bornerons à dire maintenant que, dans la confection de ce travail, Jean et ses prudens conseillers ne recherchèrent ni l’éclat, ni la vaine gloire, mais une utilité réelle, évidente, basée sur un ardent amour de la justice et du bon ordre ; ils ne se laissaient point emporter par l’imagination, évitant de compromettre, par des décisions hasardées, l’ordre de choses établi ; et, loin de s’égarer dans des utopies et des probabilités pour l’avenir, leur esprit se fixa sur ce qui les environnait. Par cette marche prudente, ils réformèrent les abus sans s’écarter des principes de l’ancienne législation ; ils laissèrent subsister les choses existantes dont le peuple paraissait satisfait, en ayant soin de faire disparaître ce qu’ils savaient devoir occasioner des plaintes : ils cherchaient des perfectionnemens ; et sans aucune théorie, ne connaissant que la Russie, qu’à la vérité ils connaissaient bien, ils composèrent un ouvrage de législation, qui, dans tous les temps, sera digne d’observation, car c’est un miroir fidèle retraçant les mœurs et les idées de ce siècle. Un sup-