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frère du monarque, alors âgé de seize ans. Le grand écuyer, Michel Glinsky, perdit cette dignité importante : on lui laissa son rang de boyard et ses domaines, avec la permission de choisir le lieu de sa résidence ; mais, effrayé du sort qu’avait éprouvé son frère, il essaya de fuir en Lithuanie avec son, ami Tourountaï-Pronsky. Le prince Pierre, son frère, suivit leur exemple ; mais reconnaissant l’impossibilité de s’échapper, ils retournèrent à Moscou, où, ayant été arrêtés, ils jurèrent que leur intention était de se rendre à Okovetz, pour y faire leurs dévotions, et non pas en Lithuanie. Cependant l’accusation fut prouvée, et ces malheureux s’attendaient à une sévère punition ; mais on leur fit grâce, attribuant à la peur cette démarche inconsidérée. La famille même du monarque, où régnait naguère la froideur, la méfiance, la haine et l’envie, offrait à la Russie l’exemple de la paix et d’une parfaite union. Jean savait mieux apprécier toutes les qualités de son épouse, depuis qu’il connaissait le bonheur qui découle de la vertu. Affermi par la belle Anastasie dans de louables intentions, livré à de nobles sentimens, il devint un bon prince, un bon parent. Après avoir marié son frère Youri, il fit choix pour son cousin