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1547—1550. espèces de procès fussent suspendues jusqu’à un terme prescrit. Le même jour, il ordonna à Adachef d’accueillir les suppliques des pauvres, des orphelins, et de tous ceux qui souffraient : « Alexis, lui dit-il, tu es privé des titres que donnent la naissance et la fortune, mais tu es vertueux. Je t’élève à un emploi éminent que tu n’as pas sollicité, pour satisfaire mon âme entraînée vers des hommes capables d’adoucir le chagrin que lui cause le sort des infortunés confiés à mes soins, par Dieu lui-même. Sans égard pour le rang ou la puissance, répare les injustices de ceux qui, ayant envahi les honneurs, oublieraient leurs devoirs. Garde-toi aussi de te laisser influencer par les larmes trompeuses du pauvre, lorsque l’envie le poussera à calomnier le riche ! Porte dans toutes les affaires un examen approfondi, pour m’en faire un rapport fidèle ; et ne conserve d’autre crainte que celle du juge suprême. » Le peuple partageait l’attendrissement de son jeune souverain.

Changemens à la cour et dans le pouvoir. Depuis ce moment, toutes les actions, tous les discours du tzar étaient dirigés par Sylvestre et Adachef. Ces dignes amis admirent dans leur union non-seulement le sage métropolitain, mais encore tous les vieillards vertueux et expé-