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1547. manière que leur proximité rend plus positive. Sylvestre fit naître dans le cœur du tzar le désir du bien, et Adachef lui facilita les moyens de l’exécuter. C’est ainsi que s’exprime le prince André Kourbsky, contemporain sensé, qui alors occupait déjà un poste éminent à la cour. Il est certain que, de cette époque, datent la gloire de Jean, le zèle, l’activité qu’il développa dans les affaires du gouvernement. Elle est remarquable par le succès qui couronna ses efforts, ainsi que par la grandeur de ses desseins.

On songea d’abord à faire rentrer le peuple dans le devoir. Trois jours après l’assassinat de Glinsky, il s’était porté en grand tumulte à Vorobief, où, ayant entouré le palais, il demandait, à grands cris, qu’on livrât à sa fureur la princesse Anne, aïeule du tzar, avec Michel Glinsky ; mais Jean donna l’ordre de faire feu sur les séditieux, qui se dispersèrent aussitôt. Plusieurs d’entre eux, arrêtés à l’instant, furent punis de mort, le plus grand nombre se sauva ; d’autres enfin se jetèrent à genoux en demandant grâce et l’ordre se rétablit. Le souverain, alors, se conduisit envers les pauvres comme un bon père, s’occupant, avec une bienfaisante sollicitude, des moyens d’assurer à chacun d’eux une habitation et les choses de première nécessité.