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1547. leurs serviteurs et d’enfans-boyards. Personne ne songeait à réprimer ces crimes ; on aurait dit que, livrée à une sanglante anarchie, Moscou n’avait aucune espèce de gouvernement……

Amendement miraculeux de Jean. Sylvestre et Adachef. Dans ce moment terrible, tandis que le jeune tzar tremblait dans son palais de Vorobief, et que la vertueuse Anastasie adressait au ciel de ferventes prières, on vit paraître un homme extraordinaire, nommé Sylvestre : c’était un religieux, natif de Novgorod. Il s’approcha de Jean, le doigt levé, l’œil menaçant, comme un homme inspiré par l’Esprit saint, et lui annonça, avec une gravité imposante, que la main de Dieu était suspendue sur la tête d’un tzar frivole, maîtrisé par de honteuses passions ; il ajouta que Moscou avait été réduite en cendres par le feu du ciel, et que la colère du Très-Haut occasionait l’agitation du peuple, en répandant dans le cœur des hommes, l’animosité et la fureur. Puis ouvrant le saint Évangile, il montra à Jean les préceptes divins dictés par celui dont la main protectrice soutient tous les souverains de la terre ; il l’exhorta à suivre avec zèle ces leçons sacrées. Enfin, par l’effet terrible de certaines apparitions, il ébranla fortement et son âme et son cœur, s’empara de son imagination et produisit un miracle. À l’instant le tzar devint un