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1557.
Incendies à Moscou.
Cette capitale voyait s’augmenter, de jour en Moscou jour, son étendue et sa population. Les habitations du Kremlin se resserraient, et de nouvelles rues s’élevaient dans les faubourgs. Les maisons étaient, à la vérité, d’un meilleur goût que les anciennes, mais également construites en bois et séparées seulement, dans quelques endroits, par des jardins, elles se trouvaient aussi exposées, car la moindre étincelle pouvait communiquer un incendie et réduire en cendres ces édifices combustibles. Les annalistes moscovites font souvent mention d’incendies considérables ; cependant jamais il n’y en eut d’aussi terrible que celui de 1547. Le 12 d’avril, le feu consuma les grandes boutiques, les entrepôts du commerce, ceux de la couronne, le couvent de l’Épiphanie et quantité de maisons, depuis la porte Illinsky jusqu’au Kremlin et la Moskva. Une tour élevée, qui servait de magasin à poudre, sauta en l’air, et entraîna dans son explosion une partie de la muraille qui encombra la rivière de briques et de débris. Huit jours après, toutes les rues situées de l’autre côté de la Yaouza, habitées par les potiers et les tanneurs, furent entièrement consumées : enfin, le 20 juin, par un violent ouragan, un incendie ayant éclaté derrière la Neglina, aux environs du couvent de l’Assomption, le feu