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préparaient à entrer dans celui des partis dont les projets s’accorderaient mieux avec leurs vues personnelles. Le coup qui venait d’accabler Telennef ne l’avait pas jeté dans un stérile découragement ; parent et ami d’Agrippine Tcheladnin, gouvernante de Jean, il conservait l’espoir de captiver l’amitié du grand prince, et constamment auprès de sa personne, il employait tout pour se rendre agréable. Il comptait aussi sur les anciens amis de sa fortune, sans penser que le changement des circonstances avait dû les lui enlever presque tous, ou refroidir leur zèle. Cependant la mort d’Hélène, qui, au jugement de l’opinion publique, ne pouvait être naturelle, semblait annoncer une puissance occulte et formidable, et l’on attendait, pour reconnaître l’auteur du crime, l’apparition de celui qui songerait à en profiter. Les soupçons, bien ou mal fondés, se fixèrent sur le vieux Vassili Schouisky, descendant des princes de Souzdal, chassés anciennement de leur patrimoine par le fils de Dmitri Donskoï. Animés d’une haine violente contre les souverains moscovites qui les avaient dépouillés, ils entrèrent au service de Novgorod ; et, dans les derniers temps de la liberté de cette république, le prince Schouisky-Grebenka en était le principal voïé-