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moire, sœur d’un empereur d’Orient, et que le métropolitain d’Éphèse, muni des pleins pouvoirs du concile de Byzance, couronna le grand prince Vladimir. » Cet acte est signé de trente-six métropolitains et évêques grecs.

Mariage du grand prince. Cependant les envoyés du grand prince parcouraient la Russie, afin de chercher, parmi les demoiselles nobles, une fiancée digne du souverain. Il choisit, entre celles qui lui furent présentées, la jeune Anastasie, fille de la veuve Zakharine, dont le beau-père avait été boyard de Jean III. Cette famille descendait d’André Kobouil, qui, dans le quatorzième siècle, avait quitté la Prusse pour s’établir en Russie. Vertus d’Anastasie. Ce n’était point la naissance, mais les qualités personnelles de la fiancée qui justifiaient ce choix ; et, en traçant son portrait, les annalistes lui attribuent toutes les vertus que peut posséder une femme, et que la langue russe savait exprimer : la chasteté, la douceur, la piété, la sensibilité, la bonté étaient, chez elle, réunies à un esprit solide et à une beauté rare. Cette dernière qualité était considérée comme indispensable à l’heureuse fiancée d’un tzar. Après avoir terminé la cérémonie du mariage dans l’église de Notre-Dame, le métropolitain s’adressant aux jeunes époux, leur parla en ces termes :