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dans leurs relations avec les puissances étrangères ; mais aussi dans les affaires de l’intérieur et dans tous les actes publics, en conservant néanmoins celui de grands princes, consacré par l’ancien usage. Les écrivains de Moscou annoncèrent au peuple qu’il voyait s’accomplir la prophétie de l’Apocalypse, concernant le sixième empire, qui était celui de la Russie. Bien qu’un titre n’ajoute rien à la puissance, cependant il exerce une puissante influence sur l’imagination des hommes, et le nom de tzar, cité dans la Bible, rappelant ceux d’Assyrie, d’Égypte, de Judée, enfin des souverains grecs orthodoxes, augmenta aux yeux du peuple la dignité de leur monarque, « Nos ennemis, disent les annalistes, les tzars infidèles et les rois impies n’osèrent plus troubler le repos de la Russie, et Jean s’éleva, parmi eux, au plus haut degré de puissance ! » Nous remarquerons ici que Joseph, patriarche de Constantinople, en témoignage de son dévouement pour le souverain de Russie, le confirma, en 1561, dans la dignité de tzar, par un acte authentique où il est dit : « Non-seulement les traditions d’hommes dignes de foi, mais encore les annales prouvent que les souverains actuels de Moscou descendent de la tzarine Anne, d’éternelle mé-