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de damas. Arrivé aux portes et sur les marches de l’église, son frère Youri répandit sur lui des pièces d’or qu’il puisait dans un vase porté derrière lui par Michel Glinsky. Aussitôt que le monarque eut quitté l’église, le peuple, jusqu’alors immobile et dans un profond silence, se précipita en tumulte vers la place que, pendant la cérémonie, le souverain avait occupée ; car chacun désirait posséder un fragment de l’étoffe qui la recouvrait, en mémoire de ce jour solennel.

Ce couronnement fut, à peu près, une répétition de celui de Dmitri, si ce n’est, d’abord, que les prières étaient différentes, ensuite que ce fut Jean III lui-même, et non pas le métropolitain, qui plaça la couronne sur la tête du jeune monarque. Les annalistes contemporaine ne font aucune mention du sceptre, ni d’onction ou de communion ; ils ne disent pas non plus que Macaire ait adressé au monarque des paroles édifiantes ; mais le plus sage, le plus éloquent discours aurait-il pu produire plus d’effet, avoir plus d’influence sur l’esprit du prince, que cette touchante invocation adressée au Tout-Puissant, pour lui demander de diriger le nouveau souverain dans le chemin de la vertu ?

À dater de cette époque, les monarques de Russie prirent le titre de Tzars, non-seulement