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gauche des aspersions d’eau bénite sur les assistants. Après Jean venaient immédiatement son frère Youri, les boyards, les princes, enfin toute la cour. Arrivé au temple, le monarque s’y plaça auprès des religieux et reçut la bénédiction du métropolitain. Alors les chœurs entonnèrent l’hymne In plurimos annos, et la messe fut célébrée. Au milieu de l’église, sur une estrade de douze degrés, tapissée en velours et en damas, on avait préparé deux siéges recouverts de drap-d’or, destinés au monarque et au métropolitain, qui y prirent place. Au devant de l’estrade se trouvait un pupitre richement décoré, sur lequel étaient déposés les ornemens royaux : des archimandrites les présentèrent à Macaire, qui se levant alors, donna la bénédiction au monarque, plaça la couronne sur sa tête, lui remit le sceptre, en priant, à haute voix, le Tout-Puissant de douer ce nouveau David de la force du Saint-Esprit, de le placer sur un trône de vertus, et de le rendre terrible aux rebelles autant que bienfaisant envers ceux qui exécuteraient fidèlement ses ordres. La cérémonie se termina par l’hymne qui l’avait commencée. Le grand prince après avoir reçu les félicitations du clergé, des grands et des citoyens, assista à la lithurgie et reprit le chemin du palais, marchant sur des tapis de velours et