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auquel le métropolitain d’Éphèse avait posé la couronne sur la tête, en le ceignant d’une chaîne d’or et du collier de Constantin. On a écrit qu’à sa mort Monomaque avait remis ces ornemens royaux à George, l’un de ses fils, en lui recommandant de les conserver aussi précieusement que la prunelle de ses yeux, et de les faire passer de mains en mains à ses descendans, jusqu’à ce que Dieu, prenant pitié de la Russie, lui envoyât un souverain digne de se revêtir de ces attributs de la puissance. Les annales du seizième siècle semblent confirmer cette tradition ; car ce fut à cette époque que la Russie vit sur le trône un véritable autocrate, et que la Grèce expirante nous légua la grandeur de ses souverains.

1547. Le 16 janvier, le grand prince se rendit dans une des salles du palais, où étaient rassemblés les boyards ; les voïévodes, les princes et les officiers, tous richement vêtus, se tenaient dans le vestibule. Le confesseur du grand prince ayant reçu des mains de Jean le saint crucifix, posé sur un plat d’or avec la couronne et le collier, les transporta dans la cathédrale de l’Assomption, accompagné du grand écuyer Glinsky, des trésoriers et secrétaires. Bientôt après, le grand prince s’y rendit lui-même ; il était précédé d’un confesseur tenant en main un crucifix, et faisant à droite et à