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gère ; alors une pareille union pourrait-elle être heureuse ? Je souhaite donc de trouver une épouse en Russie, par la volonté de Dieu et avec votre bénédiction. » Le métropolitain répondit avec une douce satisfaction : « Prince ! c’est Dieu lui-même qui vous a inspiré une intention si avantageuse pour votre peuple ; je la bénis au nom du Père céleste. » Les boyards émus jusques aux larmes prodiguaient les louanges à la sagesse du souverain, lorsque Jean leur découvrit un autre projet : il déclara qu’avant son mariage il voulait s’occuper de son couronnement, cérémonie consacrée par ses ancêtres. Il ordonna en même temps au métropolitain, ainsi qu’aux boyards, de se préparer à cette grande solennité, faite pour imprimer le sceau de la foi à l’alliance sacrée qui unit un souverain à son peuple.

Ce n’était pas pour la première fois que Moscou allait voir dans ses murs cette fête imposante ; car déjà Jean III avait fait couronner son fils ; mais les conseillers du grand prince, dans le dessein, sans doute, de présenter cette cérémonie sous un aspect plus majestueux, ou peut-être pour écarter les tristes souvenirs que rappelait le sort de l’infortuné Dmitri Ivanovitch, ne citèrent que l’exemple offert par Vladimir Monomaque,