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1546. eut avec lui un long et secret entretien. Macaire sortit de l’appartement, la physionomie rayonnante de joie ; il célébra une messe dans la basilique de l’Assomption ; ensuite ayant fait rassembler tous les boyards, même ceux qui se trouvaient en état de surveillance, il se rendit avec eux au palais du grand prince. Le peuple ne pouvait se douter encore de ce qui se préparait ; mais la joie des boyards, égale à celle du métropolitain, en laissait pressentir la cause, et l’on attendait avec impatience l’éclaircissement d’un mystère si heureusement annoncé.

17 décembre. Quelques jours après, la cour reçut l’ordre de se réunir. Le métropolitain, les boyards et les principaux dignitaires entouraient le grand prince, qui, après quelques instans de silence, s’adressa à Macaire en ces termes : « Fondant tout mon espoir dans la miséricorde de Dieu, et l’intercession des saints protecteurs de la Russie, j’ai résolu de faire choix d’une épouse. Ma première idée aidait été d’abord de chercher une fiancée dans les pays étrangers ; mais après de mûres réflexions, j’ai renoncé à ce projet. Privé de mes parens dès ma plus tendre jeunesse, élevé comme un orphelin, il serait possible que mon caractère ne s’accordât pas avec celui d’une étran-