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1544—1546.
Relations d’amitié avec la Lithuanie.
autant qu’avantageuse pour la Russie. Le vieux Sigismond avait transféré l’autorité souveraine à son fils Sigismond-Auguste, qui s’empressa d’en donner avis au grand prince, en l’assurant de son amour pour la paix, et de sa ferme intention de remplir strictement le traité conclu avec la Russie. Guerre contre Kazan. Cependant, les continuelles perfidies du tzar et des seigneurs de Kazan, lassèrent enfin la patience du grand prince. Deux armées, l’une venant de Moscou et l’autre de Viatka, se présentèrent le même jour et à la même heure sous les murs de cette ville : elles réduisirent en cendres tous les environs ; et, après avoir tué un grand nombre d’ennemis près de Kazan ou sur les bords de la Sviaga, et fait plusieurs prisonniers de distinction, les Russes s’en retournèrent sans éprouver le moindre échec. Le khan, persuadé que cette irruption soudaine ne pouvait s’être exécutée qu’à l’instigation des seigneurs de sa cour, résolut d’en tirer vengeance : il fit mourir quelques princes, en chassa plusieurs autres, ce qui le rendit tellement odieux aux Kazanais, que, s’adressant au grand prince, ils le supplièrent de leur envoyer des troupes, ajoutant qu’ils lui livreraient Safa-Ghireï avec trente seigneurs tauriens. Jean promit de leur envoyer une armée ; mais il exigeait