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en personne le commandement d’un corps considérable, et s’étant rendu par eau à Ougretsk, il y fit ses dévotions dans le monastère de St.-Nicolas et rejoignit ensuite l’armée à Kolomna, où il séjourna près de trois mois. L’ennemi ne s’étant pas montré, le camp moscovite, transformé en cour, devint pour les ambitieux un théâtre d’intrigues et de ruses. Il arriva que le grand prince se trouvant à la chasse, fut arrêté par une cinquantaine de Novgorodiens armés de mousquets, qui désiraient lui adresser leurs plaintes au sujet des vexations auxquelles ils étaient en butte. Jean ayant refusé de les entendre et ordonné à ses gentilshommes de dissiper cet attroupement par la force, les Novgorodiens résistèrent : à l’instant s’engagea un combat dans lequel dix hommes, de part et d’autre, restèrent sur le carreau. De retour au camp, le grand prince ordonna à Zakharof, son secrétaire intime, de rechercher les auteurs de ce rassemblement séditieux. Zakharof, dirigé sans doute par les Glinsky, rapporta au grand prince que les boyards Jean Koubensky, ainsi que Féodor et Vassili Voronzof, étaient les secrets instigateurs de ce complot. Il n’en fallut pas davantage à un prince violent, pour décider de leur sort, et, sans autre examen,