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1543. peuple laissa éclater son contentement. On publia aussitôt les forfaits du supplicié. On rapporte que, poussé par son insatiable avidité, il enlevait des terres aux gentilshommes comme s’il en eût fait l’acquisition ; qu’il opprimait les paysans de la manière la plus cruelle, et que ses serviteurs mêmes dominaient et exerçaient en Russie toutes sortes de tyrannies, sans avoir rien à appréhender des lois ni des effets de la justice. Mais ce supplice barbare, encore qu’il fût mérité, pouvait-il s’allier avec la dignité d’un prince et d’un souverain ? Il prouvait que la ruine des Schouisky n’avait pas été pour leurs successeurs une utile et mémorable leçon, et que la loi, la justice n’y étant pour rien, il devait être regardé comme le triomphe d’un parti sur l’autre ; il annonçait que la violence avait succédé à la violence : Pouvoir des Glinsky. car Jean, ne pouvant encore gouverner par lui-même, les princes Glinsky et leurs amis commandaient en son nom, quoique, cependant, quelques annalistes rapportent : « Que depuis ce moment, les boyards redoutèrent le grand prince. »

1544—1546
Sévérité des Glinsky.
Les confiscations et les autres actes de rigueur exercés par le nouveau gouvernement portèrent la terreur dans toutes les âmes. On exila dans des contrées lointaines Féodor Schouisky-Skopin,