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le conseil, et à ne donner accès auprès du grand prince, qu’aux gens qui leur étaient servilement dévoués, éloignant avec soin les hommes dont l’audace, l’esprit où les nobles qualités du cœur, auraient pu éveiller les inquiétudes de leur jalouse ambition. Mais Jean, dont l’esprit commençait à se former, supportait déjà impatiemment le poids de cette tutelle désavouée par les lois, et haïssait les Schouisky, mais surtout l’insolent et féroce André. Il se sentait porté pour leurs ennemis déclarés ou secrets, au nombre desquels se trouvait Féodor Voronzof, membre du conseil. 1543. Les Schouisky essayèrent de l’éloigner avec bienséance ; mais n’ayant pu y parvenir, leur haine trouva un motif d’irritation dans les preuves d’amitié que Jean prodiguait chaque jour à ce boyard. Ils résolurent enfin de recourir à la violence, Violences des Schouisky. et ce fut à la cour, en plein conseil, en présence du grand prince et du métropolitain, que les Schouisky et les princes Koubensky, Paletzky, Chkourliatef, Pronsky et Alexis Basmanof, leurs partisans, après une discussion orageuse concernant les prétendus torts, de ce favori de Jean, exécutèrent leur audacieux projet. Ils se levèrent comme des forcenés, et ayant entraîné Voronzof dans une autre pièce, ils l’accablèrent de coups, et se disposaient à