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1542. Pétrovitch, voïévode de Moldavie, et petit-fils de Stéfan, écrivait au grand prince que Soliman lui avait fait la grâce de le rétablir sur un trône d’où il l’avait fait descendre, mais qu’il exigeait, outre le tribut annuel imposé sur la Moldavie, une somme d’environ trois cent mille ducats, qu’il lui était absolument impossible de se procurer dans un pays dévasté. L’hospodar suppliait Jean de lui fournir quelque secours d’argent, ce qui lui fut accordé.

Changement dans le gouvernement. Mais les troubles et les intrigues qui régnaient à la cour, occupaient le conseil plus encore que les affaires de l’intérieur ou celles du dehors. Le prince Schouisky ne jouit pas long-temps du pouvoir : il parait que ses infirmités l’obligèrent à s’éloigner de la cour, et il vécut encore deux ou trois ans sans prendre part au gouvernement, qu’il remit entre les mains de trois Schouisky, ses proches parens : les princes Jean, André, et Féodor Skopin, qui, ne possédant ni grandeur d’âme, ni aucune élévation d’esprit, ne voulaient que dominer, et ne songeaient nullement à mériter, par leur zèle pour la patrie, l’amour de leurs concitoyens et la reconnaissance du jeune monarque. Toute l’habileté de ce triumvirat oligarchique consistait à ne souffrir aucun genre d’opposition dans