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verain, ne lui servissent à remporter de nouvelles victoires. On se borna donc à convenir de ne point se faire la guerre, et d’accorder aux marchands des deux nations une entière liberté de commerce. Sigismond était sur le déclin de l’âge, et déjà les seigneurs traitaient au nom d’Auguste, son fils et son héritier. Après la lecture de l’acte, Jean baisa le crucifix et présenta la main aux ambassadeurs. Le boyard Morozof fut envoyé en Lithuanie pour l’échange et la ratification du traité. On le chargea d’employer son éloquence et son crédit pour obtenir que nos prisonniers fussent au moins délivrés de leurs fers, et qu’on leur accordât la permission de fréquenter les églises de leur croyance : dernière consolation de ces infortunés condamnés à mourir en pays ennemi ! Cependant de vives discussions s’étant élevées relativement à la fixation des limites du territoire de Sébéjà, on envoya à cet effet en Lithuanie le dignitaire Soukin, qui, dans une secrète conférence avec les principaux seigneurs de ce royaume, leur déclara que Jean songeait déjà à faire choix d’une épouse ; il chercha à connaître leurs idées relativement aux avantages qui pourraient résulter pour les deux États, d’une alliance contractée entre leurs souverains. Le rapport de Soukin ne fait point