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de haine personnelle, Schouisky destitua deux métropolitains par des actes arbitraires, sans jugement, et sans aucune espèce de prétexte. Cependant le clergé se soumit en silence. Bientôt on vit renaître les anciennes violences, renouveler de criantes injustices. Les immunités, les priviléges accordés aux habitans des provinces sous le gouvernement paternel des Belzky, furent abolis par la cupidité, par les ruses des gouverneurs, et la Russie redevint la proie des amis, des parens ou des serviteurs de Schouisky.

Trêve avec la Lithuanie. L’acte le plus important qui eut lieu alors, et qui concernait la politique extérieure, fut le renouvellement de la trêve avec la Lithuanie, conclu à Moscou par les seigneurs Yan Glébovitch et Nicodème, envoyés du roi. Une paix perpétuelle était l’objet des désirs des deux puissances ; mais, comme on l’avait toujours vu, il fut impossible de s’accorder sur les conditions. Les boyards sollicitaient vivement l’échange des prisonniers, et le roi n’y voulait consentir qu’à condition qu’on lui remettrait Tchernigof et six autres villes, craignant, selon toute apparence, que les Lithuaniens qui retourneraient dans leur patrie n’y apportassent des semences de trahison, et que les Russes, rendus à leur sou-