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distance. À cette nouvelle des cris de joie se firent entendre dans la ville. Le khan, informé de leur cause, fit mettre le feu aux gabions, et s’éloigna de Pronsk le 6 d’août, poursuivi par nos voïévodes jusque sur le Don. Le prince Vorotinsky battit le tzarévitch Ymin qui était resté, pour piller, dans le district d’Odoef.

La nouvelle de l’expulsion de l’ennemi formidable qui avait osé pénétrer dans le sein de la Russie, fut reçue partout avec des acclamations de joie. On comblait de louanges le grand prince et ses vaillant généraux. La jeunesse de Jean, qui, au moment du danger, avait excité parmi le peuple un intérêt, un attendrissement général, charmait tous les citoyens. Elle excita le plus vif enthousiasme, lorsque l’enfant souverain, prosterné dans le temple, rendit grâces au Tout-Puissant de la délivrance de la Russie ; lorsqu’au nom de la patrie il témoigna aux voïévodes toute l’étendue de sa reconnaissance, et que ceux-ci, touchés jusques aux larmes, lui répondirent : « Prince, ce sont vos prières angéliques et votre heureuse étoile qui nous ont fait triompher. » En toutes circonstances le peuple attribue une grande partie des événemens à cette dernière cause, et la jeunesse de Jean ouvrait un vaste champ aux espérances. C’était là