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néral 1541. en chef russe fit alors marcher de nouvelles troupes pour contraindre le khan à quitter le territoire de la Russie.

3 août. Sahib-Ghireï forma donc le siége de Pronsk, où commandait Vassili Joulebin, qui suppléait à la faiblesse de la garnison par la plus rare intrépidité. Il soutint les attaques de l’ennemi avec quelques canons, des pierres et des pieux. Les mourzas ayant demandé à lui parler, il se présenta avec assurance sur la muraille. « Rends-toi, lui dirent-ils, le tzar ne te fera aucun mal ; si tu prolonges une inutile défense, il restera devant la ville jusqu’à ce qu’il s’en soit emparé. » Le héros répondit à cette sommation : « Placé dans cette ville par la volonté de Dieu, son bras puissant me protégera contre les attaques du khan. Qu’il reste devant nos murs ! il verra bientôt arriver les voïévodes moscovites. » Sur cette réponse, Sahib ordonna de préparer des gabions pour livrer un nouvel assaut. De son côté, Joulebin arma tous les citoyens et jusqu’aux femmes mêmes. Déjà des tas de pierres et de pieux, des chaudières d’eau bouillante garnissaient les remparts ; les canonniers étaient à leurs pièces, la mèche allumée, lorsque les assiégés apprirent que les voïévodes russes étaient à peu de