Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nemi s’approche ; décidez s’il convient que je reste ou que je m’éloigne ? » Les boyards discutèrent paisiblement entre eux. Les uns disaient qu’aux époques d’invasions ennemies, jamais les grands princes n’étaient restés à Moscou. À ces observations, d’autres répliquaient ainsi : « Lorsqu’Édigée menaça la capitale, Vassili Dmitriévitch s’en éloigna pour rassembler une armée dans les provinces de la Russie, laissant à Moscou ses frères et le prince Vladimir Andréiévitch. Mais, dans les circonstances actuelles, la position est bien différente ; le grand prince, dans l’âge le plus tendre, et son frère, plus jeune encore que lui, sont-ils en état de parcourir le pays pour lever des troupes ? Et ces enfans ne sont-ils pas bien plus exposés alors à tomber entre les mains des infidèles, qui, sans doute, peuvent se répandre plus facilement dans les autres provinces qu’arriver jusqu’à Moscou ? » Le métropolitain adopta cette dernière opinion. « Où donc, disait-il, le grand prince pourrait-il être plus en sûreté ? Est-ce à Novgorod ou à Pskof, limitrophes de la Lithuanie et de l’Allemagne ? Serait-ce à Kostroma, Yaroslavle, Galitch, exposées aux courses des Tatars de Kazan ? Et à qui confier Mos-