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qui se trouvaient sur le territoire de Metchersk et dans les villages de Mourom. Safa-Ghireï, effrayé, s’enfuit avec une telle vitesse, que les voïévodes moscovites ne purent l’atteindre ; et cette campagne, dont le succès parut peu satisfaisant aux Kazanais, ne servit qu’à augmenter le nombre des mécontens. Les princes de cette ville, et surtout Boulat, le plus considérable d’entre eux, étaient en correspondance avec Moscou, et ils demandaient seulement que le grand prince leur envoyât son armée, assurant qu’ils étaient prêts ou à tuer ou à livrer entre nos mains Safa-Ghireï, qui dépouillait les grands et le peuple de leurs biens, pour faire passer des trésors en Tauride. Les boyards donnèrent aussitôt l’ordre de réunir à Vladimir les milices de dix-sept villes, sous les ordres du prince Jean Schouisky, et répondirent amicalement à Boulat en lui faisant espérer des grâces et l’oubli du passé : toutefois, avant d’y envoyer une armée, ils attendirent de Kazan de plus amples informations.

1541. Le khan de Crimée ne laissait point encore pénétrer ses intentions ultérieures. Le prince Alexandre Kachin, ambassadeur de Jean, était en Tauride, et celui du khan, nommé Tagaldi, se trouvait à Moscou ; mais les boyards se persuadèrent que le tzar de Kazan n’avait pu com-