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avant lui. Ils reposent tous deux dans une église de Vologda.

Le prince Jean Belzky, occupé d’adoucir le sort des grands, par des actes de clémence, n’oubliait pas son coupable frère Siméon ; 1540—1541.
Siméon Belzky est pardonné.
il désirait le rendre à la vertu et à sa patrie, et le métropolitain Joseph entreprit d’intercéder en sa faveur. On employa toutes sortes d’argumens propres à pallier sa criminelle conduite ; on mit en avant sa jeunesse, l’insoutenable tyrannie d’Hélène, celle de son favori, etc. Enfin le grand prince accorda son pardon, objet d’un éternel reproche à la mémoire du prince Jean Belzky ! Un traître, un transfuge, qui n’avait pas eu honte de susciter des ennemis à sa patrie, pouvait-il paraître à la cour ou au conseil avec les honneurs, entouré des égards destinés à ceux qui, fidèles à l’État, s’étaient illustrés à son service ? Siméon ne profita point d’une grâce contraire aux lois de la justice et aux principes sur lesquels reposent les fondemens de la société. Le courrier qui lui fut expédié de Moscou ne le trouva plus en Tauride : le perfide était en campagne avec le khan, qui projetait la ruine de la Russie ; car Sahib-Ghireï ne faisait des assurances d’amitié au grand prince, que dans le but de lui inspirer une fausse sécurité, et de pénétrer, par une ir-