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litain Daniel, s’être acquis un ami dans la personne de son successeur ; mais il se trompait : Conspiration contre Schouisky. car Joseph, soit par amour pour la vertu, ou par zèle pour la patrie ; soit qu’il reconnût Schouisky incapable de gouverner, ou qu’il y fût poussé par d’autres motifs peut-être moins louables, osa plaider la cause de Jean Belzky auprès du jeune grand prince, et même devant le conseil. Ses démarches furent appuyées par plusieurs boyards, dont les uns en appelaient à la miséricorde du monarque, d’autres à sa justice. Le prince Jean Belzky sort de prison et devient puissant. Il en résulta que Jean Belzky fut mis en liberté et réintégré dans la place qu’il occupait au conseil. Quant à Schouisky, n’ayant pu parer le coup hardi que le métropolitain venait de lui porter, il jura, dans sa colère, de lui faire ressentir les effets de sa vengeance ; il refusa, dès ce moment, de prendre aucune part aux affaires, et ne se présenta plus au conseil, où le parti de Belzky, ayant obtenu la prééminence, gouverna l’État avec sagesse et modération. On vit cesser tous les genres de persécutions, et le gouvernement, prudent, modéré, dirigea toutes ses vues vers l’intérêt public. Les abus de la puissance furent réprimés. On déposa plusieurs gouverneurs dont l’adiministration était vicieuse ; et les Pskoviens, délivrés des violences du prince André Schouisky,