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présens annuels en témoignage de considération ; C’est en vain qu’on attendît ses ambassadeurs à Moscou, on ne les vit point paraître ; et pendant deux années consécutives, les Kazanais commirent des horreurs sans nombre sur les territoires de Nijni, Balakhna, Mourom, Metchera, Gorokhofz, Vladimir, Choui, Yourief, Kostroma, Galitch, Totma, Oustioug, Vologda, Viatka et Perme. Ils ne se présentaient que par bandes, brûlaient les villages, massacraient ou traînaient en captivité les malheureux habitans ; et ces dévastations furent poussées à tel point, qu’un annaliste compare les malheurs de ce temps aux incursions désastreuses de Bâti. Il s’exprime ainsi : « Tel qu’un éclair, Bâti ne faisait qu’apparaître sur le territoire russes ; mais les Kazanais ne quittaient pas nos frontières, et versaient par torrens le sang des chrétiens. Les malheureux habitans sans défense étaient réduits à se cacher dans les forêts ou au fond des cavernes ; et les lieux autrefois peuplés de villages, étaient couverts de broussailles. Au milieu des ruines des monastères en cendres, les infidèles vivaient, dormaient dans les églises, buvant dans les vases sacrés, arrachant les ornemens des images pour les transformer en pendans d’oreilles et en colliers