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1551. Kotchak, son amant, houlan taurien que le peuple détestait : enfin la discorde régnait entre les citoyens, et les grands se faisaient de mutuels reproches. Les premiers dignitaires de l’État désiraient se soumettre à Jean, mais les Tauriens témoignaient l’horreur que leur inspirait une telle pusillanimité ; ils attendaient des troupes de Tauride, d’Astrakhan et des campemens Nogaïs, et l’orgueilleux Kotchak, frappant sur son sabre, promettait la victoire à la tzarine : on assure que son projet était de l’épouser, d’ôter la vie à son fils et de prendre ensuite possession du trône. Mais une sédition ayant éclaté à Kazan, les Tauriens voyant le peuple disposé à les livrer aux voïévodes moscovites, prirent la fuite au nombre de trois cents, princes ou dignitaires : cependant ils ne purent parvenir à s’échapper, car ils rencontraient des détachemens russes sur tous les points, et ils trouvèrent la mort sur les rives de la Viatka ; Kotchak et quarante-cinq de ses compatriotes de distinction furent faits prisonniers et mis à mort à Moscou.

Trêve conclue avec eux. Alors les Kazanais se hâtèrent de conclure une trève avec les voïévodes et envoyèrent des ambassadeurs à Jean : ils le suppliaient de leur rendre Schig-Alei pour souverain, s’engageant à remettre entre ses mains le jeune Outemit-Ghirei, la tzarine