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1538.
Dissensions des boyards :
nouvel emprisonnement de Jean Belzky.
donna des preuves de sa formidable puissance. Son ennemi fut arrête de nouveau, et ses conseillers bannis de la capitale. Fédor Michourine, le principal d’entre eux, vétéran couvert de nobles cicatrices, eut la tête tranchée devant la prison de la ville. Ces actes de rigueur furent exercés, non pas comme émanant de l’autorité du grand prince, mais au nom de Schouisky et de ses partisans, ce qui était contraire à toutes les lois, et prouvait en même temps la plus téméraire audace. Une chose digne de remarque, c’est que Dmitri, l’aîné des Belzky, échappa cette fois encore au sort funeste de son frère, faveur qu’il dut sans doute à sa prudence et à la douceur de son caractère.

Mort de Vassili Schouisky. Le prince Schouisky se considérait déjà comme souverain de la Russie, lorsque, tout à coup, on apprit sa maladie et sa mort. Elle pouvait être naturelle ; cependant cet événement ouvrit un vaste champ à toutes sortes de doutes et de suppositions. Dans tous les cas, ce trépas subit, irrévocable preuve de la fragilité des grandeurs, fut une insuffisante leçon pour les boyards moscovites. Bientôt le prince Jean Schouisky devint leur chef ; et il se vit à peine investi du souverain pouvoir, qu’il s’occupa du soin de tirer vengeance des ennemis de sa maison ; et d’exécuter