Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une prochaîne invasion de Sahib-Ghireï se répandit à Moscou : aussitôt tous les corps se mirent en mouvement pour se porter sur les frontières et furent inspectés par Jean lui-même à Kolomna et à Rézan ; quelques mois après ils rentrèrent dans leurs cantonnemens, l’automne étant fort avancé et l’ennemi n’ayant paru nulle part. Mais, Incursion des Nogaïs. pendant l’hiver, d’autres brigands se présentèrent à la place de Sahib : les mourzas nogaïs, arrivés à Metchera et à Staroï-Rézan, furent battus sur tous les points par nos voïévodes, qui les chassèrent jusques aux portes de Chatz, et firent sur eux un grand nombre de prisonniers, parmi lesquels se trouvait le mourza Teliak : le froid détruisit le reste de ses troupes, dont il se sauva à peine cinquante hommes. En témoignage de satisfaction, le tzar donna aux voïévodes un festin splendide dans le palais du quai, et assigna aux enfans-boyards des appointemens considérables.

1551. Les Kazanais espérant abuser encore de la bonne foi de Jean, lui firent demander la paix. Leurs sollicitations étaient appuyées par Youssouf, prince des Nogaïs, beau-père de Safa-Ghireï, tellement renommé par son esprit et sa puissance, que le sultan lui adressait des lettres très-flatteuses, où il lui donnait le titre pompeux de prince des princes. Youssouf dési-