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lerie ; la glace qui couvrait les rivières se brisa tout à coup ; les chemins devinrent impraticables, 1550.
25 février.
et l’armée ne pouvant recevoir aucuns transports, commença à craindre la famine. Il fallut céder à la nécessite et ordonner une retraite qui se fit avec les plus grandes difficultés. Le tzar ayant fait prendre les devans au grand corps d’armée et aux gros équipages, marchait immédiatement après à la tête de la cavalerie légère, afin de sauver l’artillerie et de soutenir les attaques des Tatars ; il témoigna beaucoup de fermeté, ne se découragea pas un instant, et tout entier à l’idée de réduire un jour ces ennemis dangereux par leur implacable haine contre la Russie, il observa avec soin toutes les positions. Choix d’une position pour la construction d’une nouvelle forteresse. Arrivé près de l’embouchure de la Sviaga, il remarqua une haute montagne, appelée la montagne ronde, et s’étant fait accompagner de Schig-Alei, des seigneurs kazanais et de quelques boyards, il gravit jusqu’à son sommet… De cette hauteur la vue s’étendait sur une perspective de la plus vaste étendue du côté de Kazan, de Viatka, de Nijni et des déserts du gouvernement actuel de Simbirsk. Enchanté de la beauté de cette situation, Jean adressa ces paroles à ceux qui l’entouraient : « Il s’élevera ici une ville chrétienne ; nous resserrerons Kazan, et Dieu nous livrera