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du soin de son royaume, n’avait depuis cinq ans entretenu aucune relation avec Moscou. Sigismond avait terminé sa carrière en 1548 ; le terme de la trêve allait expirer, et le nouveau roi gardait le silence, sans même annoncer à la cour de Moscou la mort de son père. Les boyards Dmitri Belzky et Morozof s’adressèrent donc aux seigneurs lithuaniens et leur firent savoir que le tzar attendait leurs ambassadeurs pour traiter de la paix. En janvier 1549, le voïévode de Vitepsk, Stanislas Kichka, et le maréchal Komaefsky, arrivèrent à Moscou. On voulut entamer des négociations ; mais comme de coutume, ces ambassadeurs réclamaient Novgorod, Pskof, Smolensk, etc. ; et, pour s’excuser de ces propositions extravagantes, ils dirent aux boyards : « Un ambassadeur est semblable à une outre qui porte ce qu’on y a mis. Nous remplissons les ordres du roi et du conseil. » Les boyards leur répondirent qu’il ne fallait alors s’occuper que de la trêve, qui fut renouvelée d’après les anciennes bases. Cependant il s’éleva une nouvelle difficulté : les Lithuaniens ne voulaient point consentir à insérer dans l’acte le nouveau titre de tzar. Chacun soutenait ses droits avec obstination ; de sorte que sans rien terminer, les ambassadeurs lithuaniens étaient sur le point