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clamés innocens. Élargissement de Jean Belzky et d’André Schouisky. On réintégra le premier dans la place qu’il avait occupée au conseil, l’autre fut promu à la dignité de boyard. Le prince Vassili Schouisky était veuf ; il avait plus de cinquante ans : mais aveuglé par l’orgueil, il résolut de s’allier à la maison du grand prince, afin de s’affermir dans ce haut degré d’élévation qui ne le cédait qu’au trône. En conséquence il épousa Anastasie, fille de Pierre, tzarévitch de Kazan, et parente de Jean. Cependant ce boyard ambitieux ne jouit que six mois du pouvoir qu’il s’était attribué. Jean Belzky, dont il avait brisé les fers, vint en troubler l’exercice, après s’être ligué contre lui avec le métropolitain Daniel, l’intendant Michel Toutchkof et plusieurs autres dignitaires. Schouisky fut transporté de colère à la nouvelle que, sans l’en prévenir, Belzky avait osé s’adresser directement au jeune souverain, afin d’en obtenir pour Youri Boulgakof-Golitza, la promotion au titre de boyard, et une charge éminente pour le fils de l’illustre Khabar-Simsky (1). Les injures que l’on se prodigua mutuellement en cette occasion, ne servirent qu’à envenimer les haines. Schouisky accusait Belzky d’une noire ingratitude et d’artifices odieux ; celui-ci lui reprochait l’usurpation du pouvoir et la tyrannie qu’il exerçait. Mais enfin le premier