Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VI, 1820.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

votre miséricorde. Éteignez le feu qui dévore le pays de Novgorod ; et remettez dans le fourreau l’épée qui verse le sang de ses habitans. » Jean ordonna alors à Étienne, savant secrétaire, qu’il avait amené avec lui, d’énumérer, aux ambassadeurs novgorodiens, toutes les trahisons dont ils s’étaient rendus coupables envers les princes de Moscou ; mais les députés répondirent que, loin de vouloir se justifier, ils n’étaient venus que pour implorer sa clémence. Ses frères et ses voïévodes unirent leurs prières à celles de ce peuple coupable. Enfin, disent les annalistes, cédant aux inspirations de la charité chrétienne, 11 août. et aux conseils du métropolitain Philippe, qui lui avait recommandé d’oublier les torts de Novgorod si elle s’en repentait, Jean prononça son pardon. Mais nous voyons plutôt ici un effet du caractère de ce monarque, de sa prudente politique, de sa modération ; car sa maxime était de ne pas laisser le bon pour un mieux, incertain.

Les Novgorodiens promirent, pour réparer leurs torts, de verser au trésor du grand prince, quinze mille cinq cents roubles, ou quatre-vingts poudes d’argent, en différens termes, depuis le 8 septembre jusqu’au jour de Pâques ; ils restituèrent à Jean les terres de la