Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome V, 1820.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à restituer toutes les richesses, et en particulier, les images et les croix enlevées à Moscou par son père ; il promet de plus de renoncer à Zvénigorod, et de partager à l’amiable, avec son jeune frère Dmitri-le-Rouge, les autres domaines héréditaires, et ceux que lui avait donnés le grand prince à Ouglitch et à Rjef. Le malheureux prince, si cruellement privé de la vue, survécut encore douze ans à son supplice : mais il passa ce temps dans la réclusion, oublié de tout le monde, même de ses frères. Cependant le souverain de Moscou sera puni de sa barbarie, et il n’aura pas même le droit de se plaindre du monstre qui l’égalait en cruauté.

Rupture avec Novgorod. Ce jeune prince, alors paisible possesseur de la principauté de Moscou, n’était en désunion qu’avec Novgorod. Au commencement de son règne, cette république avait envoyé des troupes pour punir les habitans d’Oustiougue des brigandages qu’ils avaient exercés dans la province de la Dvina, et avait imposé sur cette ville une contribution de cinquante mille écureuils, et de deux cent quarante zibelines. Cet acte d’autorité avait indisposé le grand prince contre les Novgorodiens ; mais, comme il ne voulait pas leur faire ouvertement la guerre, il consentit à leur céder toutes les terres que son père s’était appro-