Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome V, 1820.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

goire et l’illustre Isaac Boretski ; désespérant de pouvoir défendre la forteresse, ils allèrent au-devant de l’ennemi et lui offrirent cinq mille roubles. Les Novgorodiens, de leur côté, envoyèrent dans le camp des Lithuaniens l’archevêque Euphème et plusieurs magistrats, également chargés d’acheter la paix. Vitovte aurait sans doute pu assiéger Novgorod ; mais, trop sage pour ne pas préférer le certain à l’incertain, il exigea dix mille roubles et mille pour les captifs ; ensuite il reprit le chemin de la Lithuanie, après avoir dit aux députés : « qu’il ne vous arrive plus désormais de m’appeler un traître et un ivrogne. » Cette somme qui présentait la valeur de cinquante-cinq poudes d’argent, fut très-onéreuse pour les Novgorodiens : ils furent obligés de parcourir toutes leurs provinces pour les rassembler. Chaque homme fut obligé de porter un rouble au trésor ; ce qui semblerait prouver qu’il n’y avait à Novgorod que cent dix mille hommes ou propriétaires contribuables de la couronne.

Malgré ces expéditions de Vitovte au nord-ouest de la Russie, ce prince vivait en paix avec Vassili son petit-fils. Il l’obligea même, par serment, à ne se mêler en rien des affaires de Novgorod et de Pskof, et, en 1429, il lui envoya