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tain 1564. de célébrer l’office, prie avec ferveur, reçoit la bénédiction d’Athanase et présente gracieusement sa main à baiser aux boyards, aux officiers et aux marchands. Ensuite il monte en traîneau avec la tzarine et ses deux fils, ainsi qu’Alexis Basmanof, Michel Soltikof, Viazemsky, Tcherbatof et d’autres favoris ; puis, escorté par un régiment de cavalerie, il part pour le village de Kolomensky : le mauvais état des chemins le força à s’y arrêter quinze jours, car à la suite d’un dégel extraordinaire et de fortes pluies, la débâcle des rivières s’était opérée. Le 17 décembre le tzar, suivi de tous ses bagages, se fit conduire dans le bourg de Taïninsky, de là au monastère de Troïtsky, et enfin il arriva, pour la fête de Noël, à la Slobode Alexandrovsky. Indépendamment du métropolitain, il se trouvait à Moscou un grand nombre d’évêques, ignorant, ainsi que les boyards et le peuple, ce que signifiait ce voyage insolite et mystérieux du souverain ; ils se livraient à l’inquiétude, à la frayeur, et s’attendaient à quelque sinistre événement : un mois s’écoula de la sorte.

1565.
Lettre de Jean au métropolitain et au peuple.
Le 3 janvier, l’officier Polivanof apporta au métropolitain une lettre du tzar, dans laquelle ce prince détaillait les séditions, les désordres, les crimes du gouvernement des boyards, pen-