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quête 1564. de la Prusse ; qu’il désirait l’alliance de la Russie, afin d’attaquer Sigismond avec leurs forces réunies, et que, pour ces négociations, il envoyait des ambassadeurs à Moscou. En effet, dans le mois de septembre 1564, ceux-ci y arrivèrent, porteurs des lettres de l’empereur Ferdinand et du grand maître ; néanmoins leur contenu n’avait pour but que d’implorer la liberté de Fürstemberg, ce vieillard retenu en captivité, et ne parlait ni d’alliance, ni de guerre. Le tzar, peu satisfait, répondit avec humeur que le grand-maître changeait d’idée d’un jour à l’autre ; qu’il voulait bien accorder Riga et Venden à Fürstemberg, dans le cas où Volfgand reprendrait ces villes à Sigismond ; enfin que l’empereur lui ayant écrit par des envoyés étrangers, au lieu de lui adresser directement des ambassadeurs, n’obtiendrait de lui aucune réponse.

Ainsi la trahison de Kourbsky et les projets de Sigismond pour ébranler le trône de Russie n’eurent d’autre résultat qu’une alarme momentanée dans Moscou. Départ mystérieux de Jean. Mais le cœur de Jean était en proie à de vives inquiétudes, qui ne lui laissaient aucun calme : de jour en jour son courroux s’enflammait davantage ; de noirs soupçons l’agitaient sans cesse, et tous les seigneurs vertueux lui paraissaient autant d’ennemis se-