Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1564. assauts ; leurs cadavres étaient entassés au pied des remparts et l’artillerie de la ville portait le ravage jusque dans leur camp. Devlet-Ghireï apprit bientôt que le tzar était à Moscou ; que déjà le voïévode Féodorof et Yakovlef, à la tête de sa garde, campaient sur les bords de l’Oka, où de nouvelles troupes de Mikhaïlof et de Didilof devaient les joindre ; enfin que d’audacieux partisans russes battaient ses détachemens et s’approchaient même du gros de son armée ; de sorte que, sans attendre les Tatars détachés pour incendier le pays aux environs de l’Oka et de la Voja, il fit une retraite plus rapide encore que son invasion. On ne jugea pas à propos de le poursuivre : Mamaï, un des plus distingués parmi les princes de sa nation, ayant voulu piller les villages situés près de Pronsk, fut fait prisonnier avec 500 hommes : il en resta plus de 3,000 sur le champ de bataille, et, six jours après, le pays, débarrassé des Tatars, était rendu à la tranquillité. Jean, qui avait laissé la tzarine avec ses enfans dans le bourg d’Alexandrovsky, était sur le point de quitter sa capitale pour se rendre en personne à l’armée, lorsqu’un courrier des Basmanof vint lui annoncer la fuite de l’ennemi. La gloire personnelle de ses deux favoris ajoutait encore à sa